Prélude à la civilisation
Association loi 1901 de défense et de protection de la nature et de l'environnement agissant en Bourgogne et principalement sur la commune de Quetigny.
QUETIGNY : un printemps sans pesticides
IL RESTE BEAUCOUP A FAIRE !
La réduction des pesticides est devenue un impératif majeur de santé publique, leurs liens avec certaines maladies sont de plus en plus avérés. Les enjeux environnementaux que posent les pesticides sont aussi nombreux : protection de nos ressources en eau potable, qualité de nos cours d’eaux, préservation de la biodiversité (on pense à la disparition des abeilles) et de la qualité agronomique des sols (on pense à la mort des sols) …. Le traitement de l'eau pour éliminer les excédents de rejets polluants agricoles (engrais azotés et pesticides) coûte cher. Et la facture est salée pour les habitants des communes les plus polluées. Selon une étude effectuée par le CGDD (Commissariat général au développement durable), « ces dépenses supplémentaires pourraient atteindre 494 € par an soit un surcoût de près de 140% de la facture d'eau moyenne »….
Il reste beaucoup à faire d’ici 2018 pour atteindre l’objectif du plan Ecophyto à réduire (si possible !) de 50 % l’usage des pesticides au niveau national. Néanmoins, en trois ans, les volumes des produits phytosanitaires vendus par les industriels aux exploitants ont diminué de plus de 20%. Les agriculteurs auraient donc de moins en moins recours aux substances chimiques utilisées pour protéger les cultures des parasites, de certains insectes, de champignons ou des mauvaises herbes ? Mais, paradoxalement, l’usage des pesticides a augmenté de 2,6% pour les traitements par pulvérisations et de 7% pour les enrobages de semences entre 2008 et 2010. Et le taux de surface agricole biologique en 2012 dépasse juste les 3% alors que l’objectif annoncé était de 6% (source Univers Nature).
La mobilisation citoyenne pour un avenir sans pesticide de synthèse est de plus en plus forte. Cette année encore, sont organisées, partout en France et dans des dizaines de pays, des actions d’information et de sensibilisation pendant la semaine pour les alternatives aux pesticides du 20 au 30 mars.
Ces actions citoyennes mettent en évidence les risques sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation des pesticides chimiques et veulent favoriser les alternatives aux pesticides. L’année 2012 marque aussi le 50éme anniversaire de la publication du livre de Rachel Carson « Le printemps silencieux » qui dénonça les effets négatifs des pesticides sur l’environnement et contribua à l’interdiction du pesticide DDT.
Dans le cadre de la 7éme édition de la semaine aux alternatives aux pesticides, l’association Veille au grain-Bourgogne, le collectif 21 Action Citoyenne OGM et pesticides, l’association Quetigny-Environnement vous invitent à un ciné-débat, jeudi 29 mars à 20h, salle Nelson Mandela à Quetigny.
Le film "Pesticide mon amour" est un documentaire de 42 minutes d'Erik Fretel, sans concession mais pas sans humour ! Il traite de l'utilisation des pesticides en France dans les lieux publics (espaces verts et voirie des villes, bords de route, voies ferrées ...), jardins de M. Tout le Monde ... en gros l'utilisation des 12% de pesticides non utilisés sur les espaces agricoles. On y définit les pesticides et on y parle des conséquences de leur utilisation sur la santé humaine, la biodiversité, la qualité des eaux, l'environnement en général et quelques méthodes alternatives sont présentées.
En avant-première sera projetée une vidéo de Jérôme Couroucé sur un entretien avec Bernard Ronot, paysan céréalier de Côte d’Or. Après avoir été à la pointe du progrès, utilisant toujours plus de nitrates, de désherbants, de fongicides, de pesticides et d’insecticides, Bernard Ronot décida à 55 ans de reconvertir sa ferme et de se libérer des engrais et des produits chimiques.
L’entrée est libre. Le message doit être enfin entendu : il est urgent de se tourner vers les alternatives aux pesticides.
Veille au grain-Bourgogne
Quetigny-Environnement
Compte-Rendu de la visite de l’usine d’incinération des déchets ménagers du Grand Dijon
Mardi 21 février 2012, 16 membres de Quetigny-Environnement, St Apo Environnement et Sennecey ont participé à cette sortie initiée par Quétigny-Environnement.
A notre arrivée,
nous avons eu un exposé explicatif sur le fonctionnement de l’usine. Construite en 1974, cette usine permet de traiter les déchets ménagers de 360 000 habitants (70 % de la population de Côte d’Or dans 250 communes), les déchets ménagers des autres communes sont enfouis dans des décharges. De plus, une chaîne permet de traiter les déchets d’activités de soins à risques infectieux (en provenance d’hôpitaux, cliniques, etc.), ce qui évite le transport des déchets dans la Région Parisienne.
La fonction de cette usine est de brûler les déchets le plus proprement possible :
- traiter et dépolluer les fumées,
- récupérer et neutraliser les cendres
- trier et valoriser les mâchefers
En 2010, 130 000 tonnes de déchets ont été incinérées.
Au fil des années, cette usine a été améliorée afin de limiter la pollution (fumées contenant des poussières, gaz acides contenant des dioxines et de métaux lourds). Le souci de la Communauté d’agglomération a été de mettre cet équipement industriel aux normes européennes :
- 1998 : un rajout de laveur de fumées
- 2002 : remplacement des fours et chaudières
- 2004 : mise en place des destructions catalytiques des dioxines et oxydes d’azote
- 2006 : une centrale de production d’électricité permet l’autonomie de l’usine et la revente à EDF de 80 % de la production. L’électricité ainsi produite équivaut à la consommation d’une ville de 25 000 habitants.
La DREAL surveille le site pour éviter que des produits polluants et notamment cancérigènes soient rejetés dans l’atmosphère.
Dans un deuxième temps,
nous avons visité l’usine. Deux fours, pouvant incinérer 20 tonnes de déchets à l’heure à une température supérieure à 1000 degrés, fonctionnent 24/24h en mode automatique.
Sur le site, une trentaine d’agents s’occupent de l’exploitation et de la maintenance. Deux opérateurs, en salle de commande, dirigent le fonctionnement des deux chaînes de traitement.
Rien ne se perd .......
- Les mâchefers, matériaux minéraux et métaux, récupérés à la sortie du four (250 Kg par tonne de déchets), sont exploités jusqu’au bout. On en extrait des métaux recyclés en sidérurgie, et le reste, les graves de mâchefer, est utilisé pour des terrassements en travaux publics (sous-couche du Zénith, tramway, etc.). Avant d’être utilisés, ils « maturent » six mois et sont analysés régulièrement.
- Les fumées, refroidies à 240°, sont ensuite traitées pour piéger les fumées résiduelles, les métaux lourds (mercure, plomb, cadmium,…) et les polluants (chlore, fluor, oxyde de soufre,…). Les dioxines et oxydes d’azote sont décomposés dans un catalyseur.
....... ou presque !
Après incinération, il reste encore les déchets ultimes, essentiellement les résidus d'épuration des fumées d'incinération des ordures ménagères (REFIOMS), qui sont le produit de la neutralisation des gaz acides et polluants par des réactifs comme la chaux ou le bicarbonate de sodium. Ils sont très toxiques. Ils sont enfouis dans une décharge près de Drambon (25 Km à l’est de Dijon).
Ils comprennent essentiellement : les cendres volantes, les résidus de neutralisation des fumées, les gâteaux de filtration des eaux de lavage des fumées, les cendres sous chaudière. Ils sont traités par solidification, par liants hydrauliques, ou par vitrification.
Les fumées dépolluées éjectées par les cheminées, contiennent encore du CO2 et des polluants, même si leur teneur est inférieure aux normes en vigueur.
Cette visite, très intéressante, nous a permis de voir concrètement un exemple de traitement des déchets non recyclés avec production d’électricité sans énergie fossile et sans nucléaire. Mais pas sans déchets !
RM